Petit village coquet du bord de mer traversé par le plus petit fleuve de France du même nom,Veules est, comme ses voisins, un atrait pour les peintres du 19ème siècle. Pourtant, sa découverte découle d'un pur hazard. C'est une sociétaire de la Comédie Française, Melle Anaïs, qui en fit la découverte en 1875, voulant échapper à ses camarades du Théâtre Français, pris la route vers l'ouest jusqu'à la mer, et surtout loin de Paris.

De retour dans la capitale, il fit part de son agréable découverte à un ami qui ébruita la nouvelle. Veules n'est alors qu'un petit village de 400 âmes, affairées à tisser le coton et le lin pour des drapiers de Rouen et d'ELbeuf pour gagner (difficilement) leur vie. Les parisiens commencèrent à villégiaturer, dont le poète populaire Eugène Manuel :

Amis, vous demandez comment

Septembre, en ce pays normand,

S'écoule et passe ;

Sur le sable, je vais m'asseoir,

Et je regarde jusqu'au soir,

Le grand espace.

Point de baigneur sur mon chemin,

Tout est désert, nul bruit humain,

Qui me déplaise ;

Pas une barque à l'horizon,

Rien qu'un taureau sur le gazon,

De la falaise.

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Etant accessible à une classe de la société moins fortunée, Veules devient un exquis "petit trou pas cher" de la côte.

Mais victime de son succès, le petit village normand perd son caractère, se transformant peu à peu, devenant une "copie" des villages voisins au regret de certains artistes.

Le peintre Henri Adolphe Laissement (1854-1921) écrit : "En effet, les chaumières si pittoresques qui faisaient le charme de ce petit coin, disparaissent chaque année pour céder la place aux constructions modernes qui envahissent le pays de plus en plus, de même les sentiers qui se perdaient dans les cressionnières au milieu des grands arbres qui ont leur caractère propre n'existent plus et sont remplacés par une belle route qui fait la joie des chauffeurs et le désespoir des peintres".

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Theodore Robinson - La fileuse

En plus de l'élite artistique et littéraire parisienne, Veules attirent aussi de nombreux peintres étrangers : Anglais, Russes et Américains.

Des peintres impressionnistes issus de l'école américaine y posent leur chevalets. Theodore Robinson (1852-1896), Guy Orlando Rose (1867-1925), Frederick Carl Frieseke (1867-1925) et Theodore Earl Butler (1861-1936), le gendre de Claude Monet. Voulant reproduire les idées et les techniques impressionnistes qu'ils peuvent déjà contempler à Boston et New-York , ils traversent l'Atlantique pour Giverny et, comme Monet, explorent paysage normand.

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Coucher de Soleil à Veules-les Roses -Theodore Earl Butler - 1905

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Le déversoir à poissons - Theodore Earl Butler - 1905

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Coucher de soleil à Veules les Roses - Theodore Butler - 1909

L'écrivain Victor Hugo séjourna à Veules et s'invertit beaucoup pour les Veulais, notamment pour les enfants. Les habitants de Veules accolèrent 'Les Roses" au nom de leur village en hommage à celui qui les aimait tant.

"Voyez cette méchante mer, elle efface votre nom", (Vive Victor Hugo", laissé dans le sable par un admirateur). "Oui, répondit-il, mais elle l'emporte".

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Veules les Roses

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